Pentecôte: dire l’Evangile aujourd’hui
«C’est quoi Pentecôte pour vous?» ai-je demandé autour de moi. «J’avoue que depuis que tu as posé la question je m’interroge sur ‹est-ce que je sais ou est-ce que j’ai su ce que c’est…› et manifestement je crois que je ne sais pas ce que c’est (à part un jour férié évidemment...)». (J.)
Je me suis risquée à une petite enquête auprès de mon entourage, pour réfléchir à cette fête de Pentecôte, moins proéminente que Noël ou Pâques dans nos liturgies.
Le chapitre 2 des Actes des Apôtres raconte comment l’Esprit sous forme de langues de feu se pose sur les disciples rassemblés, et la foule venue à Jérusalem les entend dès lors chacun parler dans sa propre langue. Ce que cela me dit de l’Esprit, c’est qu’il permet aux personnes de dépasser les barrières humaines, de se mettre en lien.
«Je n’ai personnellement aucun don pour parler une autre langue, c’est pour moi très difficile… Alors que grâce au Saint-Esprit les apôtres reçoivent le don de parler toutes les langues me fascine. La Bonne Nouvelle est universelle et s’ouvre à tous les êtres humains. En revanche, j’ai reçu un don qui est celui de lire et de conter, pour annoncer La Parole.» (D.)
Rejoindre l’autre
Annoncer la Parole, avec les moyens que l’Esprit nous offre, voilà un enjeu fondamental! Et le récit de Pentecôte m’interroge: quelle langue parle celle ou celui qui me fait face? Comment lui dire la Bonne Nouvelle? Il me semble que l’Eglise naît quand on se met à rejoindre l’autre, quand on cherche à parler sa langue. L’un des exemples chers à mon cœur de cette volonté de traduire l’Evangile pour nos contemporain·es est Open Source Church, un projet pionnier de l’EERV qui se décrit comme «une Eglise par et pour les geeks» (basée sur le jeu, l’imaginaire, la technologie); nous y parlons de notre foi, de nos questionnements, de Dieu à travers ce langage bien particulier, via nos expériences de jeux, via les personnages de récits, nous interrogeons notre lien à la technologie au regard de l’Evangile.
«Pentecôte, c’est la réalisation de la promesse de Jésus à ses disciples: ‹Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit saint qui descendra sur vous› (Actes 1:8). C’est le Saint-Esprit en moi qui me garde dans la paix et en communion avec Dieu et avec mes frères et sœurs.» (O.)
Mais une tension demeure: «J’ai de la peine avec les 10 jours sans présence divine pour les disciples entre l’Ascension et Pentecôte, comme un abandon de 10 jours. Après la mort et la résurrection, à nouveau un départ, un manque puis une arrivée, une présence. Pourquoi l’Esprit ne pouvait pas venir avant?» (M.)
C’est fort·es de cette promesse et de ce questionnement que je vous invite à vivre Pentecôte dans vos paroisses, cette fête qui dit la naissance de l’Eglise!